Vos commentaires sur l'épisode...
2.01Un très rapide "précedemment" ouvre l'épisode, nous permettant de revoir rapidement quelques scènes clés de storylines que l'épisode du jour va explorer, puis... instant de jubilation intense
... l'épisode commence et nous nous retrouvons immédiatement dans l'ambiance survoltée de la fusillade qu'il nous est donné de voir plus précisément.
Au passage, nous sommes témoins des différentes procédures de sécurité des services secrets. Ron met le président manu militari dans une voiture, direction la Maison Blanche. La fusillade n'a pas altéré le caractère et les priorités de Bartlet qui s'énerve contre Ron, tout d'abord en demandant où est Zoey (sa plus jeune fille présente, sur les lieux, puis en le découvrant blessé à la main. Dans la folie du moment, personne ne s'est aperçu que Bartlet avait été touché (même pas lui-même) et il faut attendre un signe extérieur de blessures pour que Ron prenne conscience de la situation...
*Générique* (on note au passage la "keyllérisation" de Mandy, et l'apparition de Donna dans celui-ci)
Scène d'anthologie à l'hôpital lorsque l'infirmière décroche le premier téléphone, en entendant la sonnerie, puis relève la tête quasi-incrédule en voyant que c'est le téléphone rouge qui sonne Nouveau refus de croire à l'incroyable, et il faut l'arrivée tonitruante d'une partie de l'escorte d'agents secrets de Bartlet pour que l'infirmière accepte la réalité. On jubile devant sa télé, happé par l'intensité du moment...
Bartlet nous gratifie de quelques piques d'humour et traits d'esprit caractéristiques, comme "comme ça, je veux qu'on dise aux journalistes que je n'arrêtais pas de blaguer"
Si les scénaristes veulent nous prendre pour témoin des scénarios envisageables si le président était la cible d'un attentat (on peut y voir référence à Reagan), on comprend vite que la tension dramatique ne va pas être du côté de cette blessure "pédagogique", mais chez Josh (mon pauvre Josh
) grièvement touché.
C'est l'occasion pour les scénaristes de nous faire découvrir pour la première fois au moyen de flashbacks savamment distillés comment chacun des personnages principaux en est arrivé à travailler pour Bartlet, et par ricochet à se trouver présent lors de la fusillade... On avait jusque là eu seulement droit à quelques mentions comme Donna affirmant à Josh que c'était Léo, Toby, CJ, Sam et lui qui avaient gagné les élections pour le président, et que par conséquent, il ne le virerait pas (cf épisode pilote de la saison 1).
On savait également que Josh avait travaillé pour Hoynes (l'actuel vice-président), on en découvre donc un peu plus, alors qu'on le voit batailler à quelques semaines des primaires sur le sens à donner à la campagne alors que Hoynes est le grand favori... A nouveau, il est mis l'accent sur le fait que Hoynes, s'il est un candidat acceptable, suit plus son ambition personnelle que de réelles idées et une ligne de conduite (bref, un politicien qui fait de la politique politicienne pourrait-on résumer). C'est alors que Léo McGarry vient tenter de démarcher Josh, l'invitant à un meeting de "son" candidat : Jed Bartlet... La scène donne lieu à une excellente réplique pleine d'humour : "On (les démocrates) est stupide, mais pas au point de choisir encore un candidat issu des grandes écoles, et qui a été gouverneur d'un Etat de la Nouvelle-Angleterre" (les treize Etats fondateurs de la côte Est - on peut y retrouver dans cette pique, les traditionnelles critiques qui s'élèvent face à de tels candidats, il n'y a qu'à voir pour Kerry aux dernières élections). Et Léo d'offrir une réponse très drôle : "Je crois qu'on est exactement assez stupide pour ça" Un peu d'autodérision dans ce monde de brutes (politiques).
Les flashbacks nous offrent également l'occasion de découvrir Sam, qui peut-être un peu considéré comme l'idéaliste de la bande, je comprends et on devine immédiatement qu'il ne se sent pas très à l'aise dans le cabinet dans lequel il travaille -à défendre des compagnies pétrolières à mille et une lieues de tous ses idéaux... Josh tente sans conviction de le convaincre de rejoindre Hoynes, mais comme dit Sam, il recherche "le" candidat capable de le transcender, pas le moins mauvais d'un tas de types ambitieux sans réelle vision personnelle... Josh lui glisse qu'il va dans le New Hampshire.
Là-bas, on découvre un Toby déprimé par la tournure (catastrophique) que prend la campagne de Bartlet et persuadé qu'il va être viré. La discussion avec la femme dans le bar est tout à fait révélatrice de son état d'esprit et on reconnait bien notre cher Toby, mais aussi on le découvre moins impliqué, encore plus désabusé qu'actuellement.
Et on retrouve Bartlet au meeting... Ses quelques traits d'humour si typiques : "Vous n'avez rien compris à ce que je viens de dire, n'est-ce pas ?" "Non, monsieur" "Moi non plus". Puis, vient la fameuse question sujet de toutes les craintes de son équipe sur la convention sur le lait. Bartlet répond franchement et dit la vérité : il envoie "balader" les éleveurs et parle de sa volonté d'aider les plus pauvres, surtout les enfants. Ce manque de réponses mielleuses et politiques exaspère le reste de son équipe (sauf Toby, mais bon, il est saoûl
), mais fait relever la tête à Josh et pique soudain son intérêt. On peut considérer que c'est un peu facile, soudain cette franchise qui brise la glace, et érige Bartlet en candidat "idéaliste". Mais j'adhère tout à fait et je ne vois pas comment les scénaristes auraient pu mieux montrer cela.
La soirée se termine finalement avec un grand tournant pour la campagne Bartlet Pour Président, avec Léo qui vire tout le monde sauf Toby, sans sourciller (moment jubilatoire). Et qui finit par faire la leçon à Bartlet -qui n'est pour l'instant pas prêt pour le rôle de président- : dialogues géniaux : "Ces gens m'ont élu trois fois gouverneurs, ect..." "Oui, c'est une grande référence quant on pense que votre famille a fondé cet Etat. Est-ce que vous aviez au moins un adversaire lors de ces élections ? "
Dans le présent, Josh est en chirurgie, chacun des membres du staff fait face du mieux qu'il peut. Scène très émouvante de l'arrivée de Donna.
CJ est assez perturbée par la fusillade -c'est tout à fait compréhensible-, et Danny, comme à son habitude, pose la fameuse question à problème : "quand est-il du 25ème amendement ?" (les téléspectateurs de 24 commencent à en connaître toutes les ficelles, mais je précise que cet épisode est antérieur à cette série
)
En effet, le président n'a rien signé. Et c'est d'autant plus grave, qu'en Irak, des mouvements de troupes ont lieu. Cela donne l'occasion d'introduire un nouveau personnage en la personne de Nancy McNally, conseillère pour la sécurité du président, femme de poigne et de caractère qui a une forte présence. Son avis diverge avec celui de Léo, et c'est l'occasion pour une fois pour Hoynes de montrer sa loyauté envers Léo en le soutenant (je sais qu'il n'est pas très populaire parmi les fans, mais j'aime bien ce personnage
).
On a également l'occasion de voir un Toby compréhensif et social réconfortant une Ginger très choquée par les évènements.
Bilan --> Un épisode mené d'une main de maître, un incontournable pour bien comprendre la série qui intègrent des flashback qui sont pour moi une très bonne idée.
Splendide, un excellent moment de télévision, qui me rappelle pourquoi The West Wing est ma série favorite