Charlie : Excusez-moi, je suis Charlie Young, l’assistant personnel du Président. Pourriez-vous me dire où il se trouve, mademoiselle ?
L’infirmière : C’est simple, vous n’avez qu’à suivre les journalistes...
Charlie remercia la jeune femme et continua son chemin à travers la véritable attraction qu’était devenu l’hôpital de La Pitié. Les couloirs étaient noirs de monde, et les journalistes sautaient sur la moindre occasion pour en savoir plus sur l’état du Président. Charlie aurait lui aussi aimer en savoir plus. Une ambulance l’avait mené jusqu’ici. Après la mort de Gina, il avait réussi à se relever et rejoindre un médecin. Ce dernier lui avait donné une béquille pour l’aider à marcher et de la glace pour soigner ses blessures, peu profondes dans l’ensemble. Charlie était donc un miraculé. Lui qui était visé à Rosslyn avait une fois de plus échappé au pire, mais on ne pouvait pas en dire autant de Jed Bartlet. Quand à Gina, elle n’était pas la seule victime. Charlie s’était renseigné autour de lui et on pouvait déplorer la mort d’une bonne dizaine de civils, de trois agents de sécurité, du conservateur du musée, Thomas Gibson et de Simon Donovan. Charlie voulait à tout prix respecter la promesse qu’il avait fait à Gina et dès que toute cette folie se sera calmé, il irait retrouvé Ron Butterfield, toujours hospitalisé, pour organiser comme il se doit les funérailles de Simon. Mais à peine le jeune homme avait-il fait un pas en direction de la salle de réanimation qu’un bras l’agrippa et l’entraina dans une chambre vide.
Charlie : Mais qu’est ce que... Danny !
Le journaliste se tenait debout devant lui, habillé comme un patient.
Charlie : Vous allez bien, oh mon dieu, comme je suis heureux de vous voir sain et sauf...
Danny : Je ne m’attendais pas à tant d’enthousiasme de votre part, Charlie. J’ai juste quelques blessures peu importantes. Moi aussi, j’espèrais que vous en sortiez indemme.
Charlie : Vous serez désolé d’apprendre que les agents Gina Toscano et Simon Donovan n’ont quand à eux pas survécu. J’allais justement voir si le Président...
Danny : Une petite seconde, Charlie. Le Président est en salle de réa, vous n’êtes pas à une minute prêt. Je voulais vous prévenir que je dois partir sur-le-champ.
Charlie : Partir ? Mais partir où ?
Danny : Ecoutez, je sais que Bruno, Doug et Connie sont encore à Los Angeles, j’en suis convaincu. Il faut absolument que je retourne à l’hôtel avant qu’ils ne quittent la ville.
Charlie : Mais, vous êtes à peine rétabli et puis les médecins ne vous laisseront jamais sortir.
Danny : Je vais très bien, j’ai juste à me changer et sortir discrétement.
Charlie : Et vous avez pensé aux journalistes ? On a besoin de vous ici !
Danny : Vous n’aurez qu’à leur dire que je suis dans une chambre d’hôpital et que je me repose. Restez auprès du Président et gérez la situation.
Charlie doutait un peu de la sincérité de Danny. Il avait appris à se méfier de tout le monde aujourd’hui et hésitait à le croire. Mais il n’avait pas vraiment le choix et voulait en finir au plus vite pour aller retrouver le Président.
Charlie : Bien.
Danny : Parfait, je serais de retour dans un petit moment. Il me suffit de coincer Bruno et j’appelerais le FBI. Après, il me faudra le témoignage d’Abbey Bartlet pour vérifier sa culpabilité dans cette affaire de bombe. Et ainsi, l’enquête finira par aboutir sur Hoynes.
Charlie : Ne prenez pas de risque inutile. Je serais vous, je ne partirais pas seul là-bas.
Danny : Je n’ai pas le choix, il n’y a plus que vous et moi, Charlie.
Charlie était toujours sceptique.
Charlie : Et je fais quoi si Léo ou madame Bartlet appelle ?
Danny : Je vous fais confiance, Charlie, l’avenir du pays est entre vos mains désormais !
***
La blessure de C.J. semblait diminuer, bien vite remplaçé par une autre, l’inquiétude. En effet, tout comme Josh s’inquiétait pour Donna, C.J. ne pensait plus qu’à Danny. Se trouvait-il sur les lieux de l’explosion ? Etait-il toujours vivant ? Toutes ces questions s’entrechoquaient dans son esprit, tandis qu’elle buvait son café en silence, dans le salon de la maison des Lucas. Josh et Toby se préparaient à partir à Los Angeles avec madame Bartlet et elle devait rester ici, à suivre les opérations de loin. Elle aurait mille fois préférer les accompagner et partir à la recherche de son amant. C.J. eut soudain un frisson en s’apercevant que Toby venait de la rejoindre, un sac à la main.
C.J. : Je ne t’avais pas vu. Tu es prêt ?
Toby : Pas vraiment. À vrai dire, je ne me sens pas rassuré. Reprendre l’avion avec un crash et des attentats dans l’air, ça ne m’enchante pas follement...
C.J. : Ca ne m’enchante pas non plus, Toby. Et si... non rien.
Toby : Et si ?
C.J. : Et s’ils vous arrivaient quelque chose ?
Toby : C.J., nous sommes les héros de cette fanfiction, il ne va rien nous arriver... Non, soyons sérieux. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais tu vois, je n’ai pas peur de mourir. J’ai peur de mourir sans avoir réussi ma mission.
C.J. remarqua à quel point cette aventure les avaient changé et sans qu’elle n’ai pu se contrôler, une larme glissa sur sa joue. Toby lui sourit puis l’étreignit dans ses bras.
Toby : C.J., ne pleure pas, on va revenir, j’en suis convaincu...
C.J. : J’aimerais tant partir avec vous, j’ai l’impression que je suis devenu inutile dans cette histoire...
Toby : Ne dis pas de bêtises, C.J. Ta place est ici, aux côtés de Léo. Tu es aussi utile que chacun d’entre nous et nous ne remporterons pas la victoire sans ton aide, ou sans l’aide de Sam.
C.J. leva les yeux vers Toby. Elle avait séché ses larmes et semblait avoir repris confiance en elle.
C.J. : Toby, je peux te demander un service ?
Toby : Depuis quand tu me demandes ma permission pour ça ?
C.J. esquissa un sourire. En effet, l’humour de Toby était ce qui faisait tout son charme.
Toby : C’est à propos de Danny, n’est ce pas ?
C.J. : Exact. Je me demandais si tu aurais le temps de...
Toby : C.J., je te promets que je vais tout faire pour le retrouver.
C.J. : S’il est vivant, dis-lui... dis-lui que je pense très fort à lui. Bon, je sais, tout ça fait si cliché dis-comme ça, mais dans ses circonstances...
Toby : C.J....
C.J. : Tu lui diras ?
Toby : Comptes sur moi. Et puis-je peux te renvoyez l’ascenseur ?
C.J. : Tout ce que tu veux...
Toby : Tâches de t’assurer que Andy va bien.
C.J. : Ton ex-femme ?
Toby : Oui. Avec cette tempête, j’ai peur qu’il lui sois arrivé malheur...
C.J. : Je vais essayer, promis.
Josh les rejoint, avec son sac à la main.
Josh : Ah, tu es là, Toby ! Je viens juste de terminer de ranger mes affaires et de dire au revoir à Sam. J’ai pas retrouvé grand chose dans les débris de l’avion, seulement mon Big Pyjama !
C.J. se mit également à sourire à l’évocation de ce souvenir.
Josh : Tu viens Toby ? On va décoller dans cinq minutes...
Toby : J’arrive.
Josh s’approcha de C.J. et l’étreignit à son tour.
Josh : C.J., on compte sur toi pour aider Léo, fais de ton mieux...
C.J. : Merci Josh, fais attention à toi et tâches de retrouver Donna. C’est fou le nombre de gentillesses gratuites que l’on peut se dire au moment des adieux.
Toby : Ce ne sont pas des adieux, simplement des aux revoirs...
C.J. regarda alors ses deux amis s’éloigner et elle sentit une masse lui écraser le coeur.
C.J. : S’il y a un Dieu, faîtes qu’il t’entende...
***
Hoynes : Je vous félicite Bruno, tout s’est déroulé comme prévu. Les médias se sont jetés sur l’événement plus rapidement que je ne l’aurais imaginé !
Bruno : Oui monsieur. Et je doute que le Président survive, d’après mes informations, il est en train d’agoniser à l’hôpital.
Hoynes : Parfait. Je vais bientôt entrer dans la partie.
Bruno : Comment Mandy s’en sort-elle ?
Hoynes : À l’heure qu’il est, il ne doit plus rien rester de M.Lyman et ses chers amis...
Bruno : Très bien, monsieur le Vice-Président...
Hoynes : Comment m’avez-vous appelé ?
Bruno : Ah, excusez-moi, je voulais dire, monsieur le Président...
Hoynes : Voilà qui est mieux, mon cher Bruno. Maintenant, il est temps pour vous, Doug et Connie de quitter la ville au plus vite.
Bruno : Nous retournons à l’hôtel chercher nos affaires et un jet privé nous attend dans vingt minutes à l’aéroport de Los Angeles. Tout le monde croit que nous avons péri dans l’explosion.
Hoynes : C’est entendu, rappelez-moi une fois monté dans l’avion.
John Hoynes raccrocha son téléphone et se remit à regarder le journal télévisé. Dans dix minutes, il allait recevoir un appel de Léo et leur conversation tournerait surement autour du vingt-cinquième amendement. Hoynes en était convaincu et attendait patiemment, savourant sa victoire en se servant un bon scotch.
***
Charlie restait collé derrière la vitre, ému par le spectale qui s’offrait à lui. Dans la salle de réanimation, deux docteurs et trois infirmières s’activaient autour du Président, qui était allongé insconscient sur un brancard. Cette scène rappelait à Charlie celle du jour des attentats Rosslyn. Mais la différence entre ces deux jours était qu’à l’époque, tout le monde ignorait la maladie du Président. Désormais, il n’y avait plus à s’inquiéter de mentir, mais la sclérose en plaques pourraient nuire au bon déroulement des opérations. Soudain, Charlie fut tiré de ses pensées lorsque les portes de la réa s’ouvrirent. Les médecins tentèrent comme ils le pouvaient de repousser les assauts des journalistes. Jed Bartlet avait maintenant les yeux ouverts, sans vraiment comprendre ce qu’il lui arrivait. Charlie voulut à tout prix en savoir plus et il se fraya un chemin pour s’approcher d’un médecin, un grand brun aux traits fins.
Charlie : Excusez-moi docteur ! Je suis Charlie Young, et je...
Le docteur : Je ne veux pas de vos conneries de journaliste, laissez-nous faire notre travail, jeune homme !
Charlie : Non, je suis l’assistant personnel du Président.
Bartlet : Charlie...
Le Président venait de murmurer son nom d’une voix rauque. Le docteur laisse Charlie le rejoindre.
Charlie : Monsieur, je suis là...
Bartlet : Charlie, comment va Gina ?
Charlie : Elle... elle n’a pas survécu monsieur. Mais moi je suis vivant, et Danny aussi. Nous allons nous occuper de tout avec Léo et les autres. Ne vous inquiétez de rien, à part de votre santé.
Bartlet : Et l’équipe de Bruno ?
Charlie : Ils ont disparu.
Bartlet : Il fallait s’en douter. Abbey va venir ?
Charlie : J’en suis certain.
Bartlet : Merci, Charlie, je vous fais confiance. Et dîtes à Léo, Josh et les autres de tout faire pour coincer Hoynes. La pause est terminé.
Le docteur : Allez ça suffit, il doit monter au bloc sur le champ !
Charlie regarda le Président s’éloigner sur son brancard et disparaître derrières les portes d’un ascenseur. Il se mit alors à courir en dehors de l’hôpital avant d’être rattrapé par les journalistes, il n’avait pas une minute à perdre...
***
Au même moment, à Down City, l’avion transportant Abbey, Josh et Toby vers Los Angeles venait de décoller, et les limousines venant de la Maison Blanche débarquaient en ville...
***
Léo et Abbey vont-ils réussir à contrecarrer les plans de Hoynes ?
Josh et Toby vont-ils retrouver Donna, aux prises avec Mandy ?
Le Président va-t-il supporter son opération, malgré sa maladie ?
Danny réussira-t-il à rattraper Bruno et son équipe avant qu’ils ne quittent L.A. ?
Et surtout, comment Sam va-t-il réagir en retrouvant Ainslay et Mallory à Down City ?
À suivre...