Joey/Kenny : C’est là que se tient mon quartier général. C’est une vieille baraque du 18ème siècle que mon père a retapé. J’y ait passé beaucoup de temps dans ma jeunesse avec Jessica. Je crois qu’elle vous a tout raconté sur l’affaire Hoynes. Bon, vous avez eu de la chance que l’avion atterisse si près d’ici. Down City est vraiment une ville toute petite. Nous ne sommes qu’une cinquantaine habitants. Mais elle est surtout connu pour son abri à des kilomètres de profondeur. Avec cette tempête, ce serait l’idéal. Bon, je parle, je parle, mais j’oublie la politesse. Mettez-vous donc à votre aise.
Joey et Kenny venait de conduire nos quatres amis dans une espèce de vieille demeure coloniale, au beau milieu de la forêt. Ils avaient installer Jessica dans le coffre et porter C.J. à l’intérieur. Trempé de la tête au pied, heureux d’être enfin au sec et sain et sauf, Toby observait la maison de Joey avec une certaine admiration. Mais une bonne centaine de questions se bousculaient dans son esprit.
Joey/Kenny : Je vous sers quoi ? Un café, du thé ?
Sam : Un café m’irait très bien, merci. Quelle charmante demeure, on se croirait dans « Autant en emporte le vent »...
Toby : Sam !
Sam : J’ai eu une longue journée...
Toby : Il y a plus urgent qu’un café pour l’instant ! Joey, j’ai quelques questions à vous poser...
C.J. : Nous avons quelques questions à vous poser.
Malgré sa jambe cassée, C.J. n’avait pas perdu de sa vivacité, et installé sur un divan, elle fixait Joey.
Joey/Kenny : Installez-vous, je compte bien y répondre. Mais d’abord, je vais m’occuper de ma soeur.
Josh : Il aurait mieux fallu l’amener à l’hôpital.
Joey/Kenny : Josh, je t’ais déjà dit que ce n’était pas nécessaire !
Josh : Mais enfin Joey, elle respire à peine !
Joey/Kenny : Je sais ce que je fais.
Joey fit un signe à Kenny qui s’empara d’un téléphone, accroché au mur.
Kenny : J’appelle le docteur, j’imagine ?
Joey : Oui.
Josh : Le docteur ? Vous voulez appeler le docteur ? Mais il faut l’emmener aux urgences, oui, vous n’avez surement pas le matériel nécessaire ici
Toby remarqua le regard mauvais que lança Joey à Josh.
Joey/Kenny : Qui t’as dit que ce n’était pas le cas ? Tu as peut-être déjà visité les lieux, Josh ?
Josh : Non.
Joey/Kenny : Alors ne prends pas cet air arrogant.
C.J. : Vous lui en demandez beaucoup...
Josh : C.J. !
Toby : Bien. Faites ce qu’il faut pour votre soeur, nous discuterons après.
Kenny tapa un numéro.
Kenny : Allô, ici Kenny. Bonjour Jeannie, je pourrais avoir le docteur, s’il te plait ? Nous avons une blessée à l’étage. Elle arrivera dans quelques minutes. D’accord, merci Jeannie.
Il raccrocha.
Joey/Kenny : Bien. En attendant, quels sont vos questions.
Toby s’installa sur le canapé, aux côtés de Sam, tandis que Josh restait debout à faire les cents pas. Le directeur de la communication prit la parole le premier.
Toby : Tout d’abord, vous savez où se trouve Mandy ?
Joey/Kenny : Toby, j’ai toute une équipe d’agents qui travaillent ici même à trouver le maximum de renseignements sur Hoynes et son équipe. Mais ce n’est pas une tâche facile et on n’a pour l’instant aucune idée de l’endroit où se trouve le Q.G. de Mandy. Dans tous les cas, elle doit se sentir honteuse en ce moment, à l’idée d’être passé à côté de votre capture à tous.
Toby : Justement, c’est là qu’est le problème.
Joey/Kenny : Quel problème ?
Toby : Donna.
Joey/Kenny : Je ne comprends pas.
Josh commença alors à perdre patience.
Josh : Ils ont capturé Donna à l’aéroport, Joey ! Ton équipe n’a rien pu faire, ils n’avaient pas prévu ça ! Maintenant, Mandy a un otage, et il s’agit de mon assistante ! Et pendant qu’ils sont en train de la séquestrer, nous sommes confortablement assis là, en train de parler dans cette maison bourgeoise !
Joey : Yoshoua...
Josh : On a tout faux, Joey ! Pourquoi nous as-tu fait venir ici en avion, alors que nous devrions être à Los Angeles, pour prévenir le Président qu’il est en danger, pour retrouver Donna ! Jessica serait sain et sauf, et la jambe de C.J. ne serait pas cassée ! Tu as fait une grosse erreur de nous enlever comme ça !
Toby : Josh...
Josh : Je sais Toby, ce n’est pas la peine de s’emporter, mais comprends bien que je tout cela m’énerve profondément !
Josh s’arrêta alors, remarquant que ses amis, à part C.J. bien sûr, venait de se lever. Quelqu’un venait d’entrer dans la pièce. Abbey Bartlet.
Abbey : Le docteur est là.
***
Le Président se demandait pourquoi la sécurité venait l’interrompre au beau milieu de la visite. Devant Thomas Gibson, le conservateur du musée, il avait pretexté que c’était une affaire peu importante, mais il en doutait fortement. Léo ne l’avait pas appelé depuis leur arrivée à l’aéroport et il ne voyait pas beaucoup Bruno et son équipe non plus. Ce calme ne présageait rien de bon. Charlie et Gina l’attendait dans une petite pièce.
Gina : Monsieur le Président, je suis Gina Toscano.
Bartlet : Bonjour Gina, je sais qui vous êtes. Ce n’est rien qui concerne Zoé ?
Gina : Non, monsieur, je ne travaille plus pour Ron Butterfield.
Bartlet : Pour qui travaillez vous ?
Gina : Pour... pour votre femme.
Bartlet : Ce n’est pas possible, vous mentez.
Gina : Monsieur le Président...
Bartlet : Abbey aurait engagé des agents de sécurité sans m’en parler ? Je ne vous crois pas, désolé.
Gina : Je vais aller droit au but, monsieur et s’il vous plait, ne m’interrompez pas...
Bartlet : Qu’est ce que c’est que cette histoire ?
Charlie : Je peux vous laisser si...
Bartlet : Non, Charlie, restez.
Gina : Voilà, il y a un peu plus d’un quart d’heure, Ron Butterfield a été assomé.
Bartlet regarda Gina par dessus ses lunettes.
Bartlet : Assomé ? Mon chef de sécurité a été assassiné et je n’ait pas été mis au courant ?
Gina : Monsieur, on essaye de vous tendre un piège. C’est une histoire très compliqué et je n’entrerais pas dans les détails mais... par où commencez...
Bartlet : Je ne sais pas mais dépéchez-vous, j’ai une visite qui m’attend ! Les journalistes m’attendent dehors.
Gina : Très bien. Voilà, depuis les Primaires, le Vice-Président a tout fait pour vous éliminer, vous et votre équipe.
Bartlet : Dîtes moi que je rêves...
Gina : Je suis sérieuse, monsieur. Il a engagé plusieurs personnes pour monter des plans qui ont eu pour but de vous faire du mal. Comme l’attentat de Rosslyn.
Charlie, jusque là resté dans l’ombre du Président, pris la parole.
Charlie : L’attentat de Rosslyn me visait, Gina.
Gina : C’est ce qu’on a fait croire à tout le monde. Nous ne voulions pas éviter les soupçons. Si quelqu’un savait ce qui se tramait, il nous aurait empêcher de contrecarrer les plans de Hoynes. Ron Butterfield n’en savait rien et moi non plus à l’époque. Mais on m’a engagé très rapidement et j’ai donné ma démission.
Charlie : Tu as laissé tomber Zoé pour...
Gina : Je n’ai pas laisser tomber Zoé. C’’est Abbey Bartlet elle-même qui m’a recruté.
Bartlet : C’est une partie de votre histoire que j’ai du mal à comprendre.
Gina : C’est simple, monsieur. Un soir, peu après Rosslyn, votre femme est venu me rendre visite tandis que j’attendais Zoé. Elle m’a expliqué qu’elle savait que Hoynes complotait dans votre dos et...
Bartlet : John Hoynes.
Gina : Pardon monsieur le Président ?
Bartlet : Depuis tout à l’heure vous l’appelez Hoynes. J’aimerais que vous ayiez un peu plus de respect à l’égard de votre Vice-Président.
Gina : Désolé monsieur le Président, mais je ne suis pas sure que vous voudriez encore le respectez quand vous aurez entendu la suite de mon histoire.
Bartlet : Et bien continuez, mais vite...
Gina : Oui, monsieur. Madame Bartlet m’a donc engagé, et j’ai intégré son équipe secrete, qui luttait dans l’ombre, depuis un an déjà, pour empêcher John Hoynes de réussir ses machinations.
Bartlet : Imaginons que ce que vous dites est vrai, et je commence sérieusement à vous prendre au sérieux, qui ma femme avait-elle engagé dans son équipe secréte ?
Gina : Plusieurs politiques travaillaient pour elle. Joey Lucas, accompagné par son interprétre. La soeur de celle-ci, Jessica Lucas. Elle prêtait leur maison de Down City à madame Bartlet pour établir leur Q.G général.
Charlie : À Down City ! Mais je croyais qu’il n’y avait qu’un abri anti-catastrophe là-bas !
Bartlet : Non Charlie, Gina a raison. J’ai connu Richard Lucas, le père de Joey, avant sa mort, il y a quelques années. Moi et Abbey avons déjà visité sa demeure, je comprends pourquoi elle l’a choisie. Elle est située près de l’abri anti-catastrophe et est, elle aussi, assez profonde.
Gina : Madame Bartlet a pu y installer une base de renseignements et un centre de soins secrets. Des anciens agents secrets, du FBI ou de la CIA y travaillent.
Bartlet : Je vous crois désormais. Mais j’aimerais savoir pourquoi je n’ais jamais été au courant. Et d’abord, qui est au courant, à part toutes ces personnes ?
Gina : Le réseau de Madame Bartlet est assez étendue. Beaucoup de personnes ont répondu à son appel et ont bien voulu vous protéger dans le plus grand secret. D’abord, tout le staff de la Première Dame. Et puis Amy Gardner, Andrea Wyatt...
Bartlet : L’ex-femme de Toby Ziegler ?
Gina : C’est bien elle. Il y a aussi le psychanalyste Stanley Keyworth. Oliver Babish, qui s’occupe de tout le côté législatif de cette histoire. L’avocate Jordan Kendall ainsi que notre relation à l’étranger, Lord John Marbury.
Bartlet : Sir Marbury fait partie des votres ?
Gina : En effet. Toutes ces personnes luttent pour vous. Certains se sont même sacrifiés.
Bartlet : Certains ?
Gina : Cinq agents de sécurité sont morts dans une embuscade l’année dernière, suite à l’attentat de Rosslyn. Ils recherchaient secrétement quelques activistes faschistes, achetés par John Hoynes.
Bartlet : Vous avez raison, désormais ce sera Hoynes, il ne mérite pas plus que ça, si tout ce que vous dîtes est vrai. Qui d’autre est mort à cause de lui ?
Gina : Ca ne va pas vous plaire.
Bartlet : Qui d’autre ?
Gina : Morris Tolliver.
Bartlet : Morris Tolliver est mort dans un avion en partance pour la Jordanie. Aurais-je envoyé des attaques pour rien ?
Gina : Non, pas pour rien. Hoynes avait aussi acheté des terroristes au Moyen-Orient. Vos attaques n’auront pas étés vaines. À part ce jour-là, toute l’équipe de Madame Bartlet, et moi-même, avons toujours contrecarré les plans de Hoynes. Mais aujourd’hui, tout le monde est inquiet.
Bartlet : Que va-t-il se passer ?
Gina : Vous souvenez pourquoi vous avez décidé de mettre votre staff en congé ?
Bartlet : C’est Léo qui me l’a proposé.
Gina : Et c’est Bruno Gianelli qui l’a proposé à Léo.
Danny : J’en étais sur !
Le Président, Gina et Charlie se retournèrent. Danny Concannon venait de sortir de l’ombre.
Bartlet : Depuis quand écoutez-vous aux portes, Danny ?
Danny : Je suis journaliste, monsieur.
Bartlet : Ah oui, bien sûr.
Danny : Je suis désolé, monsieur le Président, mais depuis tout à l’heure, j’ai des doutes sur le comportement de Bruno. Il interceptait des appels de Léo, manigancait je ne sais quoi avec Ron Butterfield et il s’est bizarrement esquivé avec son équipe. Je devais vous prévenir. Je vous ais suivi et je n’ai pu m’empêcher d’écouter votre conversation. Maintenant, je comprends tout.
Bartlet : Je ne peux pas vous blâmer pour avoir voulu m’avertir du danger. Maintenant que vous êtes là, continuons. Qu’est ce que Bruno manigance aujourd’hui ?
Gina : En mettant votre équipe en congé, il en a profité pour les remplacer et pour les évincer. Normalement, ils devaient être enlevé à l’aéroport. Si Jessica Lucas et ses hommes n’avaient pas étés là à la sortie de l’avion, Josh Lyman et les autres seraient déjà mort au moment où je vous parle.
Bartlet : Oh mon Dieu, comment vont-ils ?
Gina : Aux premières nouvelles, ils sont en lieu sûr. Mais ce n’est pas fini. Bruno a également éliminé Ron Butterfield pour pouvoir placer une bombe ici-même.
Danny : J’aurais dù le deviner !
Bartlet : Vous voulez dire qu’il y a une bombe prête à exploser dans ce musée.
Gina : Dans la salle des fossiles. Dès que vous entrerez, tout sera détruit sur plusieurs mètres. Ne vous inquiétez pas, mon collègue Simon Donovan est un expert en explosif et il est en ce moment même en train de la désamorcer. De mon côté, je devais gagner du temps en vous retenant dans cette pièce. Maintenant, trouvez une excuse, mais faîtes boucler le périmètre pour que tout le monde évacue le musée.
Le Président mit un temps à reprendre la parole, tellement il était choqués par toutes ces révélations. Mais il devait agir vite...
Bartlet : Bien, je vais faire ce que j’ai à faire. Merci pour tout Gina. Et une fois cette histoire terminé, j’aurais deux mots à dire à Hoynes ! Et à ma femme surtout !
Le Président eut à peine fini sa phrase, qu’une déflagration retentit dans tout le musée.
La bombe venait d’exploser...
À suivre...
(le mot de la fin : bon, je vous l’accorde, ce chapitre était énornément explicatif mais il fallait bien ça pour balancer toutes ces révélations et passez à la suite...)